Ta petite bestiole vit à l’intérieur et tu t’interroges : ne serait-elle pas plus heureuse à l’extérieur, en semi-liberté et avec plus d’espace à sa disposition ?
Te poser continuellement la question du bien-être de ton minus, se méfier de tes certitudes, voilà une attitude que l’on ne peut que féliciter !
En effet, ce qui nous semble évident ne l’est pas pour autrui… De même, ce que l’on tient pour acquis aujourd’hui nous permettra peut-être aberrant dans quelques années… Ce qui compte, petsouille, c’est de faire des choix éclairés, avec dans ta poche un maximum d’informations pour t’y aider… Choisir telle ou telle manière de faire en fonction du fruit d’une réflexion critique, c’est tout le bien qu’on te souhaite !
Mettre mon minus dehors ?! Mais pourquoi ?
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, même malgré nous en guise de préjugé, on ne fait pas vivre son minus toute l’année à l’extérieur par facilité et se décharger de certaines contraintes… Si c’est ce que tu fantasmes, tu seras vite déçu !
En effet, cela implique au contraire beaucoup d’efforts, que ce soit au niveau financier (pour les installations,…) ou au niveau des soins quotidiens (nettoyer ou nourrir dehors en plein hiver, ce n’est pas le plus agréable)…
En fait, le minus qui vit à l’intérieur et à l’extérieur ont deux modes de vie tout à fait différents, qui comportent chacun leurs avantages et leurs écueils… De chaque côté on y « gagne » quelque chose, de chaque côté on y « perd » autre chose !
Vivre dehors : le positif
- Un minus qui vit dehors a une santé de compétition.
- Un minus qui vit dehors ne t’impose plus la corvée de la manucure et le risque de pododermatite est quasi inexistant.
- Un minus qui vit dehors a un tout autre comportement, joyeux et débrouillard : il peut courir, sauter, creuser, se disputer, se réconcilier, se cacher,… Le respect de ses besoins éthologiques est généralement au top !
- Le fait d’être dehors offre bien plus d’espace à ton minus et tu pourras alors sans peine en adopter plusieurs ! Ce qui, en plus de les épanouir et de répondre à leur instinct grégaire, fera ta joie au quotidien : on ne se lasse pas de les regarder vivre ensemble, pour notre part !
Vivre dehors : le négatif
Comme évoqué plus haut, ce n’est pas évident tous les jours, surtout en hiver, d’avoir des minus qui vivent en extérieur et doivent être soignés ! Par ailleurs, il est vrai que le contact est moins direct et que, si on ne rend visite à ses minus que pour les nourrir, on peut alors avoir l’impression de n’être qu’un room-service… Ils se demanderont « à quoi cela sert alors d’avoir des minus et de dépenser des sous pour eux, s’ils ne sont pas avec nous ? »
Mais il s’agit d’une dimension éthique et, pour notre part, nous estimons que nos minus ont besoin de leurs pairs, mais beaucoup moins de nous et de nos câlins…
A quelle condition mon minus peut-il vivre dehors ?
La première chose, mais pas des moindres, est de bien prendre le temps de se renseigner et de réfléchir ! Au mieux tu seras préparé, au mieux cela ira après !
Une fois que tu penses avoir toutes les informations en main pour te lancer, prends ta décision et tiens-toi y ! Il faut être à l’aise avec elle, l’assumer et ne plus revenir en arrière (sauf si nécessaire pour tes minus évidemment)…
Un minus d’intérieur n’est pas un minus d’extérieur, et inversement ! Ceux qui vivent à l’intérieur n’ont pas le pelage, ni le métabolisme, ni l’appareil digestifs adaptés au grand air ! Les allers-retours ne sont pas une option !
Garde toujours sous le coude une cage « de soin » qui te servira si nécessaire à rentrer un minus qui en a besoin, dans une pièce non chauffée (par exemple buanderie ou garage)…
Afin de t’assurer que tes minus vont bien, tu devras aller les voir tous les jours plusieurs fois… Cela te permettra de les observer et de voir si l’un ou l’autre ne semble pas dans sa gamelle… De même, une pesée régulière est nécessaire ! Des variations de poids de quelques centaines de grammes sont normales en hiver, mais si l’ensemble de ta troupe maigrit, ou l’un des minus trop drastiquement, c’est qu’il y a un problème !
Si aucun cochon d’Inde ni aucun lapin ne devrait avoir à vivre seul, c’est encore moins le cas en extérieur où les (grands) groupes sont conseillés ! 2 pinous ou 4-5 cochons d’Inde, c’est un minimum ! Cela leur permet de ne pas se sentir seul, de se sentir sécurisés et de faire plus de distance, d’être bien actifs et dans le lien, de manger plus (concurrence alimentaire), de se tenir chaud,…
Toutes les races peuvent vivre dehors, en soit, sauf les races nues que l’on retrouve chez les cochons d’Inde, ce qui parait logique… Ce ne sont pas les plus poilus pour qui se sera le plus facile, au contraire : leur poil demande de l’entretien et risque fort d’être continuellement sale et emmêlé ! Les races les plus aptes sont finalement celles avec des poils courts…
Il va de soi que les minus plus âgés ou fragiles ne doivent pas vivre dehors… Le mieux est de demander le feu vert du vétérinaire ! Ils devront, comme ceux vivant à l’intérieur, recevoir un antiparasitaire régulièrement et être en ordre de vaccination (pour les lapins)…
Enfin, la vie au grand air nécessite de mettre le paquet au niveau des installations et de l’alimentation, comme nous allons le voir ci-dessous !
Quelles installations pour mon minus qui vit dehors à l’année ?
Les lapins et les cobayes, pour autant qu’ils soient habitués à vivre dehors, ne sont pas en sucre… A la limite, ils craignent plus le chaud que le froid… Leur température idéale avoisine ainsi les 12 degrés…
S’ils sont habitués à vivre dehors, leur corps s’acclimate et ils développent une fourrure d’hiver… La nature est bien faite ! Plus que le froid sec et pur, il faut se méfier du froid piquant et humide… Froid, oui… Mais avec pluie et vent, non !
En dessous de -10 degrés, et en cas de vent glacial, il vaut mieux rentrer ta bestiole dans un abri… Mais pas dans la maison chauffée ! Dans un garage ou une buanderie, par exemple… Elle sera ainsi protégé du vent glacial, et c’est tout ce qu’elle demande…
Pour le reste, voici les caractéristiques d’un enclos au pwal :
- Il offre au minimum 1m² par cochon d’Inde et 2m² par lapin, mais au plus c’est grand, au mieux c’est !
- Il est situé de manière à ne pas être en plein soleil en été et à ne pas rester humide en hiver.
- Il est pourvu d’une cabane de bonne qualité, en bois et spacieuse, avec des « pièces », qui ne sera pas placée directement sur le sol mais à environ 5 cm de hauteur… Son entrée sera adaptée au gabarit de ton minus, de manière à couper le froid et à ne laisser entrer que ton pwalu !
- Il est pourvu d’une cabane avec un toit en pente (pour l’évacuation de la pluie), avec une aération sous celui-ci.
- La cabane doit être pourvue en hiver de paille, qui offre isolation thermique et confort… Tout ce qui est en tissu n’est pas contre pas une bonne idée : cela absorbe humidité et urine !
- La cabane sera aménagée pour l’hiver progressivement, au rythme de la perte de température… Si tu mets le paquet d’emblée, en automne, tu n’auras plus grand chose à offrir en hiver !
- La cabane sera idéalement placée, à l’abri du vent, de la pluie et surtout pas dans un courant d’air !
- La toiture de l’enclos sera opaque ou avec un filet, car les dangers viennent aussi du ciel !
- Dans l’enclos même, veille à mettre différents petits éléments qui, outre d’offrir de l’amusement, permettent à ton minus de se sentir protégé… Tunnels, maisons & autres doivent se trouver un peu partout pour offrir une cachette et répondre à l’instinct de fuite des minus (qui sont des animaux de proie)… Pour éviter les conflits, ils seront plus nombreux que ceux-ci !
- L’enclos doit évidemment être protégé contre les prédateurs et ils peuvent venir de partout ! Certains viennent du ciel (rapaces & oiseaux), d’autres se faufilent (rats & fouines), d’autres encore creusent et sautent (renard),… Sans parler de nos propres animaux, tels que les chiens et les chats ! Il s’agit donc d’utiliser un grillage à poule, rigide et à petites mailles bien serrées… Aucune ouverture, même infime, ne doit être présente… En outre, il s’agit d’enterrer le grillage sur minimum 50 cm, en faisant un retour sur le grillage extérieur, lui aussi enterré… In fine, les meilleurs enclos se présentent comme des volières hermétiques ! Faire preuve de la plus stricte hygiène et ne pas laisser des aliments partout est aussi une nécessité !
Quelle alimentation pour mon minus qui vit dehors à l’année ?
La nourriture toujours importante, l’est ici d’autant plus !
Une bonne nourriture riche en fibres assure un pelage épais et une bonne couche de graisse… N’oublie pas non plus le nécessaire fourrage, qui doit être à l’abri de l’eau mais aussi du soleil !
Pour l’eau, munis les bibis d’une housse thermique ou mieux, apporte de l’eau plusieurs fois par jour en petites quantités… Ainsi ton loulou boira de suite, sans que l’eau ait le temps de geler !
Au sanctuaire, les minus peuvent pour ainsi dire manger à volonté, sans aucun souci…
Mon minus peut-il rejoindre l’extérieur n’importe quand durant l’année ?
Absolument pas, bien évidemment !
La mise en extérieur est un processus qui se fait au printemps, entre la mi-mars et la mi-juin…
Le minus commence par profiter du jardin les après-midis ensoleillés (comme peuvent le faire les minus qui vivent à l’intérieur)… Ensuite, il peut y passer des journées complètes… Enfin, quand il ne peut plus geler (en principe, à la mi-mai), il peut passer sa première nuit dehors !
La clé, c’est une habituation progressive et respectueuse du rythme de son pwalu… Surtout pas d’allers-retours et de transitions violentes, qui le rendraient malade !
Crédit Photos : Nothing But Pets
Merci. J ai appris plein de choses. Une amie a sauvé un lapin de la casserole et me l a confié pour quelques jours qui se sont transformés en mois..mais si j ai chats et chiens, je ne connais rien aux lapins! Je pense que c est une femelle et depuis quelques temps elle me le lèche sans arrêt..est ce une marque d affection ?
Bravo pour cette adoption ! En effet, elle vous montre son affection 😉