Le 13 mars a eu lieu une nouvelle édition du festival du film international de Mons, auquel nous nous sommes rendus pour une projection bien particulière…
La programmation avait en effet décidé de projeter le film « Vedette », de Claudine Bories & Pattrice Chagnard, soit un récit sur la vie d’une reine des alpages…
Nous avons trouvé ce film agréable à regarder d’un point de vue réalisation, sur laquelle nous serions bien en peine d’ailleurs de poser un regard de connaisseurs… Quant à l’histoire, elle se laissait découvrir petit à petit, au rythme lent des saisons qui marque le récit… Nous sommes donc contents d’avoir pu visionner ce film, qui nous laisse matière à réflexion et à discussion !
Notre regret est que l’organisation ait (hélas) raté son pari en voulant donner une dimension « bien-être animal » à la projection, en la présentant comme telle et en invitant beaucoup de personnes du milieu associatif pour un débat post-projection… Si l’intention était louable et qu’en effet ce film était l’occasion d’ouvrir cette porte durant le festival (qui présente par ailleurs des dizaines de films de tout genre), le résultat n’était certainement pas celui attendu ! En effet, la plupart des spectateurs présents étaient des militants de la cause animale, qui présentent donc par définition des convictions très ancrées… Le « débat » n’aura donc servi qu’à l’exposé de vérités, très vite suivies par un échange houleux et peu respectueux des points de vue respectifs…
Les réalisateurs du film se seront (légitimement) sentis vexés de voir leur film critiqué, eux qui voulaient « juste raconter une histoire »… Les militants auront trouvé le film abject par son contenu… Comment aurait-il pu en être autrement face à tout ce qu’ils rejettent ? La sensibilité de chacun s’est trouvé heurtée, le dialogue respectueux n’a pas été possible et le (non)-débat s’est soldé par une fin précoce…
Ce que nous aurions trouvé intéressant, pour notre part, plutôt que d’exposer des points de vue subjectifs, aurait été d’avoir en présence des professionnels, à même d’analyser ce qui est en jeu dans le film… Autrement dit, plutôt que d’en rester à des sorties de type : « Il ne faut pas manger de la viande parce que c’est mal », de tenter davantage de dégager les mécanismes en jeu qui nous poussent à le faire !
Un psychologue nous en aurait ainsi appris beaucoup sur les mécanismes cognitifs, un philosophe aurait pu nous éclairer sur la place de l’animal dans le passé ou aujourd’hui,… Cela aurait été bien plus intéressant et à même de nourrir les spectateurs, de les faire réfléchir, voire de les bousculer dans leurs certitudes et habitudes…
Crédit Photos : Nothing But Pets ASBL