Ce n’est pas une, mais deux, trois, voire quarante-deux bestioles qui font partie de ta vie… Tu es un petsouille heu-reux !
Mais… Alors que toute ta petite troupe devrait vivre dans l’harmonie et la joie quotidienne… Voilà que tes bestioles se disputent, voire se battent, parfois très violemment !
Que se passe-t-il donc ? Tu essaies de faire cesser les conflits quand ils surgissent, te voulant juste et équitable, mais cela continue… Cela s’aggrave même… Pourtant, tu les aimes toutes, tes bestioles…
Que se passe-t-il donc au sein de ta fine équipe ?
La relation entre bestioles
Toute relation entre deux êtres vivants, de quelque espèce qu’ils soient, se doit de se définir… Comment ? Par l’établissement de règles, autrement dit d’un code de conduite (« voici comment ça se passe entre nous »)…
Certaines règles se dessinent tout naturellement, d’autres doivent être « parlées » via une discussion plus ou moins formelle… Ou grâce à un conflit !
Jamais figées, les règles seront continuellement remises à la question à travers cette multitude de petites choses du quotidien…
Animaux grégaires : « Dis voir, c’est qui le chef ?! »
Lapins, cochons d’Inde, gerbilles, souris, rats, chiens…
Ces bestioles jacassent beaucoup, à leur façon, sur la relation qu’elles entretiennent ! Ben oui, c’est que les enjeux sont de la plus haute importance !
Au quotidien, la hiérarchie se joue dans quatre points essentiels :
– « Dis au fait, comment va-t-on chacune occuper l’espace à notre disposition ? »
Exemple : « c’est moi qui dors là ! »
– « Mais qui va avoir accès en priorité aux repas ? »
Exemple : « ne t’approche pas de ma nourriture ! »
– « Et … Qui va initier les contacts ? »
Exemple : « dégage quand je suis colère ! »
– « En ce qui concerne la sexualité, ça se passe comment ? »
Exemple : « c’est ma femelle ! »
Tu l’auras compris, avoir la prérogative dans plusieurs de ces domaines permet d’être « dominant » dans la relation…
Ce qu’il faut garder à l’esprit, c’est que ce n’est pas une chose en tant que telle qui donne le pouvoir, mais le fait de décider des modalités de l’accès de cette chose et celui de pouvoir en jouir à volonté… Par exemple, ce n’est donc pas en soi la gamelle qui a une signification pour l’animal, mais les règles autour de l’accès à celle-ci…
Le terme de « dominant » n’est pas très heureux, parce qu’on le comprend souvent selon son sens commun…
Il faut le comprendre ici dans son sens positif ! Le dominant est un chef qui sait se faire respecter naturellement, sans user de la force ou de la violence…
Parfois la question est donc assez vite réglée, l’un des deux protagonistes se soumet, du moins en apparence…
Ce qu’il faut s’enlever de la tête, c’est que la bestiole qui est hiérarchiquement plus « basse » est malheureuse… Ne prêtons pas à nos bestioles des sentiments humains… Une fois que la question de la dominance est réglée, tout le monde s’en porte mieux… même celle qui t’apparait comme la « victime » ! Qui ne le serait d’ailleurs peut-être pas dans une autre relation ! Et qui, dans le cas présent, peut « se reposer » sur celui qui le protège…
Animaux solitaires : « Fous-moi la paix et tout ira bien ! »
Il n’y a pas à proprement parler de dominance chez les chats et les hamsters…
A l’origine, ce sont en effet des animaux solitaires …
Cependant, ils vivent à présent dans nos maisons et ils ont bien dû apprendre à vivre avec les autres animaux qui s’y trouvent !
La règle avec eux est simple : celui qui est dans la maison depuis le plus longtemps est le chef et il a toujours raison ! C’est simple et clair, non ?
Oh ! Bien sur, ils peuvent se disputer quand ils doivent remettre en cause leurs précieuses habitudes à cause de la cohabitation, mais bon, ils ne vont pas y passer la journée non plus…
C’est vrai, cette histoire de dominance ?
Il faut savoir que cette vision de la relation entre bestioles est remise en cause par un certain nombre de professionnels du monde animal qui la réfute ou la nuance, en tout cas… Notre objectif ici n’est pas de proposer une réflexion poussée à ce sujet…
Gardons à l’esprit que toute théorie n’est qu’une thèse, qu’une proposition de compréhension du monde… Une vérité ne le reste que tant qu’elle n’a pas été remplacée… Si c’est la vision qui semble prévaloir, rien n’interdit de la questionner et de la mettre à l’épreuve de sa réalité…
Quoi qu’il en soit, si on tente d’appliquer cette compréhension des relations entre bestioles aux nôtres, telle quelle, on est souvent dans l’impasse ! En effet, les petsouilles constatent souvent qu’il n’y a pas au sein de leur troupe de bestioles UN chef dans tous les domaines… Certains ne posent pas question, tandis que d’autres beaucoup plus… Et que cela varie avec le temps et le contexte !
Par exemple, deux chiens peuvent ne pas du tout se disputer la prérogative d’accès à la nourriture, mais beaucoup celle de l’espace…
Le petsouille et sa troupe de bestioles
Cela se passe bien entre tes bestioles… De temps en temps, peut-être remettent-elles les choses au point, mais leur relation se met en place assez naturellement… On te le souhaite !
Voici en tout cas les éléments auxquels tout petsouille doit veiller pour une bonne cohabitation de ses bestioles :
– À être et rester le chef de ton équipe de bestioles : finalement, c’est à toi que reviennent les prérogatives !
– Être au clair avec l’espace à disposition de ses bestioles ; Décider des modalités pour les nourrir ; Initier les contacts ; Décider des possibilités de s’accoupler et de se reproduire.
– Établir des règles à ce sujet et veiller à les faire comprendre à ses bestioles.
– Faire preuve de cohérence et de constance à ce sujet.
– Éviter ce qui provoque habituellement les disputes (prévoir assez de place, acheter les accessoires en double, etc.)
– Respecter le fait qu’il y ait un chef parmi tes bestioles et le reconnaitre comme tel.
Une fois ces règles de vie en commun prise, le super-petsouille laisse ses bestioles se débrouiller !
Mes bestioles se battent sans cesse !
Malgré tous tes efforts, les discussions n’en finissent plus… Et ça devient franchement houleux… Pénible au quotidien… Tes bestioles s’entendent assez bien en général, elles jouent ensemble… Et puis tout d’un coup elles se transforment en monstres sanguinaires… Sont-elles soudainement possédées par le malin ?
Tout d’abord, essaies de ne pas te culpabiliser… Se remettre en question et chercher des solutions, c’est bien .. D’ailleurs, tu lis cette article : ça montre que tu es un super petsouille ! On cherche à ce que tout soit parfait, mais on fait CE QU’ON PEUT ! Alors inutile de se flageller face aux gens qui viennent avec leur recette toute faite te dire que « yaka »… Chaque situation, chaque relation est différente d’une autre…
Il est possible qu’une de tes bestioles soit bagarreuse, c’est-à-dire qu’elle agresse les autres, bestioles ou humains… C’est alors une autre question que celle de la hiérarchie et de la dominance… Dans ce cas, il y a vraiment à craindre et il faut impérativement rechercher de l’aide auprès de personnes qualifiées en comportement animal…
Peut-être aussi que, pour des raisons qui te sont propres, tu vis difficilement le conflit… Peut-être parce que tu crains que tes bestioles ne soient blessées physiquement… Bref, c’est difficile pour toi de « laisser faire »…
Alors tu interviens : tu grondes, tu cries, tu attrapes par le collier, tu rassures la « victime », voire… tu frappes…
Bref, tu essaies d’interrompre, mais tu entres ainsi dans un jeu d’alliances contre-productif…
Car cela provoque un effet paradoxal : cela encourage tes bestioles à continuer leur manège (une des deux bestioles va résister encore plus au tentative de soumission de l’autre) et les conflits vont aller en s’intensifiant….
Les conflits entre chats sont souvent provoqués par leur petsouille ! Il essaie d’agir au mieux et, ce faisant, « favorise » peut-être sans s’en rendre compte l’un d’eux, qui n’est pas le chef… L’équilibre naturel est ainsi détraqué…
On le voit, les bagarres de bestioles sont souvent consolidées par un petsouille qui n’accepte pas, souvent inconsciemment, qu’il y ait un chef parmi elles… Ou qui ne reconnait pas le chef institué comme tel… Ou qui ne fixe pas suffisamment (ou pas du tout) de règles et de limites à ses bestioles…
Essayer de réagir autrement
Tu peux donc essayer tout d’abord de réfléchir aux règles de vie commune au sein de ton foyer… Les as-tu identifiées ? Est-ce que tu es au clair avec cela ? Et les fais-tu respecter par tes bestioles ?
Par ailleurs, en cas de dispute, ce que tu peux essayer, c’est de réagir autrement, de créer un effet de surprise, de rompre le scénario qui se rejoue sans cesse…
En essayant tout d’abord de rester détendu, de ne pas montrer ta peur, de rester neutre…
Ensuite, tu peux repousser tes bestioles loin de toi, et même partir… Essaie d’appeler l’une ou l’autre… Il est bien aussi de leur offrir une fuite possible (ouvrir une porte, etc.)
Tu crées donc une diversion !
Évidemment, c’est difficile à faire, surtout si les bagarres sont impressionnantes ! Mais il semble que cela soit le meilleur moyen pour éviter d’aggraver et de pérenniser les conflits…
Si vraiment c’est trop difficile pour toi ou que « non, définitivement, malgré tous tes efforts, ça ne va pas mieux » : ne laisse surtout pas la situation s’aggraver et cherche de l’aide auprès d’un professionnel !
Crédit Photos : Nothing But Pets